La légende de Brennus

brennus medaillonAu temps des pionniers à la fin du XIXe siècle, la naissance d'un trophée légendaire, portant le nom illustre d'un chef gaulois belliqueux et guerrier,  mais prosaïquement conçu et réalisé avant la première finale du championnat de France en 1892 par deux personnages illustres, dont l'un, visionnaire, a posé les principes du sport  moderne et refondé l'épreuve universelle la plus populaire, les Jeux Olympiques..
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ND d'Ovalie

rocamadourPlus que millénaire, la prestigieuse cité mariale de Rocamadour, halte incontournable sur les Chemin de St Jacques de Compostelle classée au Patrimoine mondial de l'Unesco, héberge le long de son escalier monumental (qu'au moyen-âge les pélerins montaient à genoux), huit chapelles prestigieuses, dont la fameuse Chapelle Saint-Louis qui depuis 2011 est consacrée à Notre-Dame d'Ovalie ...

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ND du Rugby

chapelleDans les Landes, en pays gascon, la Chapelle Notre-Dame du Rugby, oeuvre de l'abbé-chapelain Michel DEVERT, est le lieu symbolique de pélerinage et de recueillement du rugby français qui reçoit plus de 12000 visiteurs par an.

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Herakles de Bourdelle

HeraklesA Toulouse, la statue de Bourdelle rappelle le sacrifice de milliers de sportifs de Midi-Pyrénées pendant la Grande Guerre, notamment celui d'Alfred Mayssonnié, premier international du Stade Toulousain avec qui il avait gagné en 1912 le premier Bouclier de Brennus du club, abattu sur les champs de bataille de la Marne en 1914.
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Bilan de la Coupe du Monde 2023

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Heracles, monument aux morts de la "Grande Guerre"

gerbe heracles250Jouxtant le canal de Brienne, l'intersection des rues de Barcelone, Paul Séjourné et la partie terminale du Boulevard Lascrosse fait place à un jardin public arboré de forme triangulaire, espace vert avec terrain de pétanque, que les toulousains appellent "jardin de l'Herakles", du nom d'une célèbre statue de Bourdelle qui en orne le centre.

C'est l'occasion de se souvenir et de rendre hommage au bon Docteur Paul Voivenel (1880-1975), éminent humaniste, Médecin et Neuropsychiatre de grand talent (sa thèse, Littérature et Folie" de 1908 est célèbre), philosophe et écrivain auteur de plus de 50 ouvrages, chroniqueur littéraire de multiples journaux dont le "Mercure de France" et le "Figaro Littéraire", ami des plus grands intellectuels de son temps, et surtout un des père du rugby toulousain puisqu'il fusionna en 1907 le club d'étudiants qu'il animait (le SOET) avec les non étudiants du SAT et ceux de l'Ecole Vétérinaire pour créer le Stade Toulousain.
Joueur (pilier), puis éminent dirigeant du Stade Toulousain, il ne cessa jamais, malgré ses activités proteiformes, de se passionner pour ce sport et son club et oeuvra pour eux jusqu'à sa disparition en 1975. A plus de 90 ans, sous le pseudonyme "La Selouze", il rédigeait encore de passionnantes chroniques pleines de verdeur, d'insolence et d'esprit au journal "Midi Olympique", bible du rugby hexagonal, dont il fut l'un des premiers reporters bénévoles, et dont le talent et l'esprit firent beaucoup pour le renom de cet hebdomadaire. Il est également le créateur de la "Ligue des Pyrénées" de rugby, qu'il présida durant plusieurs décennies.
Mais le grand choc de sa vie reste la Guerre de 14-18, qu'il tint, malgré son grade d'Officier attaché à son titre de Médecin, à disputer en première ligne, toujours proche de ses compagnons du Stade Toulousain, mobilisés au sein du 259e Régiment d'Artillerie ; outre des découvertes et avancées importantes dans le domaine de la neuropsychiatrie qu'il en retira (concepts de "peur morbide acquise par hémorragie de la sensibilité" qui lui valurent la reconnaissance de la communauté scientifique), il nous laisse un remarquable témoignage de ses souvenirs de guerre, publié en 1939 sous le titre "Avec la 67e Compagnie de Réserve", qui fut honoré du Grand Prix de l'Académie Française.


herakles



L'un des épisodes les plus douloureux fut la mort de son ami Alfred Mayssonnié, dit "Maysso", demi de mêlée, premier international toulousain, qui participa au premier match du tournoi des 5 nations auquel fut invité le XV de France, contre l'Ecosse, en 1910, et remporta le premier titre de champion de France du Stade en 1912 (voir article du 31.03.2020 célébrant le souvenir de ce match à l'occasion de son 108 anniversaire). Lors de la bataille de la Marne, en septembre 1914, à Osches dans la Meuse, il est fauché, à trente ans, d'une balle en plein coeur ; son compagnon d'infortune, Pierre Mounicq, capitaine du Stade, l'enterra comme il put sous les balles. Deux jours plus tard, Paul Voivenel, André Moulines et trois autres hommes achèveront sa tombe de fortune, tournant la croix fabriquée à la hâte vers Toulouse, et y clouant les couleurs rouge et noir.



Capitaine disparu

 

Alfred MAYSSONNIE, premier joueur toulousain international a disputé le premier match du Tournoi des cinq nations auquel fut convié la France disputé contre l'Ecosse en 1910 ; sur le second cliché, il est manager de l'équipe lors de la saison 1913-1914, aux cotés de MALTETE, qui perdra la vie lui aussi pendant la Grande Guerre ; sur le troisième cliché, une photographie du Docteur VOIVENEL sur le front, devant sa cabane en bois


La génération sacrifiée

Homme de devoir et de fidélité, Paul VOIVENEL honorera sa vie durant ses amis disparus ; il obtiendra de son ami BOURDELLE, grand sculpteur montalbanais, qu'il fasse don à la Ligue des Pyrénées de l'un des tirages en bronze de son oeuvre majeure, " HERAKLES ARCHER EXTERMINANT LES OISEAUX DU LAC STYMPHALE ", qui sera installé allée de Barcelone, en bordure du canal de Brienne, et inaugurée le 25 avril 1925 en hommage à Alfred MAYSSONNIE et aux sportifs décédés pendant la Grande Guerre. C'est pourquoi depuis cette date, le monde du rugby se recueille chaque 11 Novembre à l'Herakles et non pas au Monument aux morts, au grand ressentiment des représentants de l'Etat.

 

Hommage aux camarades disparus

La terrible liste des 83 membres du Stade Toulousain tués lors la Guerre 1914-1918 ; Inauguration le 25 avril 1925 du Moniment aux Morts de l'Herakles, en présence du Dr Paul Voivenel, Président de la Ligue Midi-Pyrénées. C'est Marcel LUBIN-LEBRERE, joueur emblématique du Stade, 14 fois international, revenu borgne de la guerre, qui répond présent pour ses camarades morts au combat.; l'entrée, au débouché des Ponts-Jumeaux, du premier stade Ernest Wallon, maintenant détruit et remplacé par le périphérique toulousain et deux bretelles d'accès : on aperçoit le monument aux morts que le Club fit édifier à la mémoire de ses morts. Ce monument a été déplacé et occupe une place d'honneur sur l'emplacement du nouveau stade aux Sept-Deniers ; et comment ne pas avoir un souvenir ému pour l'ancien stade historique des Ponts-Jumeaux, propriété du Stade Toulousain, où il joua tous ses matchs à domicile depuis 1907 et qui fut démoli en 1982 pour laisser place à la Rocade. Le club avait négocié en échange la propriété du vaste site municipal des "Sept Deniers", devenu le coeur du club, à un kilomètre de son ancienne "maison", tellement accessible par la nouvelle rocade et doté de nombreux et vastes parkings.




Chaque largeur du monument de l'Herakles est complété d'une stèle, portant à hauteur d'homme le profil en bronze du personnage auquel elles rendent hommage. La première, orientée sud, est dédiée à MAYSSONNIE et porte gravée dans la pierre la mention toute simple :

A MAYSSONNIE, SES CAMARADES

Notons que la Mairie de Toulouse a donné son nom à une rue, les allées Alfred Mayssonnie, situées sur l'Ile du Ramier, au milieu de Garonne, à proximité du stadium et de la piscine municipale où s'entraînent tant de champions
La seconde, orientée nord, rend hommage au Dr VOIVENEL, par ces mots, composés en lettres métalliques fixées sur la stèle, dont quelques-unes ont disparu : .

"AU DOCTEUR PAUL VOIVENEL, INSPIRATEUR DE CE MONUMENT"

 

Témoignage du poète

heracles 2Pour conclure l'hommage à cette génération de sportifs disparus dans cette tragédie, méditons les paroles de Jean Jaurès, Philosophe, Homme politique, Conseiller Municipal de Toulouse et enseignant à la Faculté des Lettres, assassiné la veille de la déclaration de guerre le 31 Juillet 1914 : "L'Humanité est maudite, si, pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement".
Aragon, l'un des plus grands poètes du XXe siècle, mobilisé en tant qu'aide-médecin, connut les mêmes drames que Paul Voivenel et en éprouva la même nausée, dont il témoigna dans son roman autobiographique en vers, paru en 1956 sous le titre : "Le Roman inachevé", notamment dans le chapitre "La guerre et ce qui s'ensuivit", avec son génie de la langue française, la puissance de son verbe et la mélodie des ses mots, simples, directs, et terribles à la fois, que Léo Ferré mit en musique et interpréta de magistrale façon

Trophées