Le 7 Janvier 2022 débute au JAPON, après plusieurs années de minutieuses préparations, débute un tout nouveau Championnat national, en remplacement de la TOP LEAGUE, dont le but affiché est de devenir un championnat d'excellence au plan international et de propulser l'équipe nationale japonaise au firmament du rugby
Dans l'édition en date du 19.12.2021, Jacques BROQUET, Journaliste à RUGBYRAMA, présente ainsi ce nouveau Championnat Professionnel :
Le 7 janvier prochain, le rugby professionnel japonais entrera dans une nouvelle ère avec la première journée de la toute nouvelle Japanese Rugby League One qui remplace la Top League.
Le principal changement est que le controle du rugby professionnel japonais passe sous le controle d’une société commerciale dont le but est de générer le maximum de revenus tout en popularisant le rugby dans la communauté japonaise. La League One ne coupera néanmoins pas tous les ponts avec la Fédération Japonaise de Rugby mais s’appuiera sur une organisation calquée sur le monde du secteur commercial privé.
Ce nouveau championnat comprend 24 équipes divisées en 3 divisions. La 1ere division compte 12 équipes séparées en 2 conférences de 6. Les 2e et 3e divisions comptent chacune 6 équipes. Un système de montée et descente est mis en place qui touchera 3 équipes dans chaque division. Si certaines équipes ont change de nom pour refléter leur situation géographique (Panasonic Wild Knights devenant les Saitama Panasonic Wild Knights), la relation avec les grandes entreprises qui ont toujours soutenu le rugby japonais est maintenue. Le changement vient du fait que les matches se dérouleront sur les terrains de chaque équipe au lieu d’une centralisation sur Tokyo sous la Top League.
Une stratégie ambitieuse
Organisation commerciale, la League One a une stratégie ambitieuse comme l’a expliqué Genichi Tamatsuka, le PDG de cette League One, mais aussi un baron industriel japonais. Le but est d’offrir une nouvelle experience aux supporteurs japonais tout en permettant au rugby japonais de progresser, en créant une competition de tres haut niveau, capable d’attirer les meilleurs joueurs du monde. 3 phases de développement ont été définies afin de péréniser la situation financière des clubs et de devenir une reference mondiale.
Pour celà, la League One va encore pouvoir s’appuyer sur la puissance financière des multinationales japonaises. Si la professionalisation des clubs va s’accroitre, Mr. Tamatsuka ne souhaite pas forcément voir les joueurs japonais devenir professionels à temps plein. Pour lui, il est très important de continuer la relation avec l’entreprise avec, au final, des possibilités de reconversion. Genichi Tamatsuka est la parfaite representation de la promotion professionnelle à travers le rugby – trop juste pour être international japonais, il connut les honneurs de la selection avec Singapour où il travaillait avant de gravir tous les échelons du monde des affaires japonais.
Une League puissante
Au-delà du nombre d’internationaux étrangers qui opéreront dans la League One et qui totalisent 1424 sélections, Mr. Tamatsuka a tenu à souligner l’importance d’attirer des entraineurs de niveau Mondial qui amènent une experience qui va déteinfdre sur les encadrements japonais. Ainsi, sur les 12 équipes de la 1ere division, 9 d’entre elles ont un entraineur d’expérience avec des noms aussi ronflants que Steve Hansen/Simon Cron aux Toyota Verblitz, Robbie Deans avec les Saitama Wild Knights, Michael Cheika qui dirige les Green Rockets Tokatsu, Wayne Smith aux Kobelco Steelers ou les Sud-Africians Frans Ludecke (Kubota Spears) et Johan Ackerman (NTT DoCoMo Red Hurricanes).
Au niveau joueurs, chaque équipe pourra aligner 3 internationaux non-japonais et 6 joueurs étrangers non-cappés. Du coup, certaines équipes comptent des joueurs de renom. Les champions du monde sud-africains Malcolm Marx, Elton Jantjes, Kwagga Smith, Peter-Steph du Toit et Willie Le Roux (Franco Mostert joue en 2e Division), les All Blacks Patrick Tuipulotu, Damian McKenzie (en congé sabbatique) ou Matt Todd, Ryan Crotty, Aaron Cruden, Seta Tamanivalu (Colin Slade est en 2e division) ont choisi de jouer au Japon. Ils y retrouvent les Australiens Bernard Foley, Marika Koroibete, Samu Kerevi, Sean McMahon, Isa Naisarini, Liam Gill ou l’Anglais George Kruis et l’Ecossais Greig Laidlaw.
Et quand on sait que Will Genia et Quade Cooper jouent en 2e Division, on se fait une idée des salaires offerts pour attirer de tels joueurs. D’ailleurs, Mr Tamatsuka n’a pas caché que l’ambition était de faire venir des joueurs en pleine force de l’age au lieu de joueurs proches de la retraite tout en encourageant les joueurs japonais à s’expatrier pour apprendre. Pourra-t-on voir des Français au Japon, il faut pour celà qu’ils aient le courage de sortir du cocon du Top 14 et de se confronter à une toute autre culture dont rafollent les Néo-Zélandais et autres Australiens.
Par Jacques Broquet
La JAPAN PRO LEAGUE ONE est donc une compétition nouvelle, dans des structures professionnalisées, dont le but est de devenir le meilleur championnat de la planète pour favoriser la réussite du rugby japonais.
Ce sont 24 équipes professionnelles qui passent désormais sous le contrôle de l'organisation commerciale à laquelle la "Fédération Japonaise" a délégué l'organisation, la gestion, le déroulement et le contrôle des compétitions professionnelles, dans le but d'en faire une référence mondiale ; cette société a pour nom "Japon Rugby League One" ; fondée le 20 Février 2018, elle a son siège "2-8-35 Kita-Aoyama, Minato-ku, Tokyo 107-0061"
Son Président, Genichi Tamatsuka, est un grand industriel, reconnu pour sa réussite professionnelle et un passionné de rugby dont il a été un pratiquant.
Cette société a pour mission de :
- favoriser et renforcer le rugby au Japon
- Promouvoir une riche culture du rugby.
- Contribuer à la santé physique et mentale du peuple japonais
- Assurer le développement international de ce sport en favorisant son essor.
Format et calendrier de l'épreuve répondent au choix délibéré des autorités fédérales nipponnes de s'aligner sur les nations de l'hémisphère sud pour donner une priorité absolue à la préparation des internationaux et à la réussite de l'équipe nationale. Mais dans le but de relever le niveau de ce championnat
La brièveté de la saison et le nombre limité de matchs disputés découlent de cette priorité ; elle doit, à terme, prioriser la préparation des "Brave Blossom", l'équipe nationale, afin qu'elle brille pour les tests-matchs saisonniers qu'elle dispute et soit particulièrement compétitive lors de la Coupe du Monde de Rugby. C'est le choix effectué par les nations de l'hémisphère-sud, qui a conduit leurs équipes nationales à remporter la quasi-totalité des grands tournois internationaux ; alors que les grands championnats de l'hémisphère nord, tenus par des impératifs économiques, se suffisent à eux-mêmes et jouissent d'une grande popularité, au prix d'un nombre de matchs très elévé qui épuisent les organismes des joueurs et ne permettent pas à leurs équipes nationales de lutter à armes égales avec celles du sud, beaucoup plus épargnées physiquement et bien mieux préparées collectivement et techniquement, tant les durées de mise à disposition de la représentation nationale ne sont pas comparables.
En privilégiant leurs équipes nationales, les nations du sud ont fait le choix d'une politique nationaliste, au point de représenter pour certaines une branche de leur politique étrangère qui grandit le pays au plan international ; en poursuivant de manière extrêmement sérieuse et élaborée la poursuite de cette réussite de leur représentation nationale, les Fédérations se doivent de tenir et organiser le rugby national à cette fin, sans permettre aux initiatives locales de se déployer, et donc de financer un rugby professionnel de plus en plus coûteux, au risque de voir les financements se réduire au fil des décennies et de mettre en danger l'ensemble de l'édifice, en vendant à l'ancan aux plus offrants des parties essentielles de leurs trésors nationaux. Tel n'est pas le cas des championnats de l'hémisphère nord, qui ne sont pas gérés directement par les Fédérations, qui a délégué - comme lui en font obligation les règles communautaires européennes - à une Ligue professionnelle, constituée par l'ensemble des clubs professionnels, les intérêts économiques et sportifs, de leur sport. Cela passe évidemment par une multiplication des matchs, tant au plan national que continental, et une mise à disposition limitée des joueurs internationaux pour l'équipe nationale, puisqu'ils sont salariés des clubs.
Le nouveau système nippon se veut donc un condensé de ces deux systèmes ; pour la réussite économique du système, l'organisation et la gestion de ce championnat est désormais confié à une société commerciale ; mais pour accroître les succès de la représentation nationale, elle doit le faire avec un nombre limité d'équipes professionnelles et de matchs, au point que le pourtant classique principe égalitaire des matchs aller-retour est réduit.
Relevons que pour assurer un équilibre entre l'apport de joueurs étrangers reconnus pour porter de championnat vers l'excellence internationale sans entraver l'éclosion des jeunes joueurs nationaux, chaque équipe sera limitée au recrutement de trois joueurs internationaux dans leur pays ; le protocole est beaucoup moins limitatif quant au recrutement de joueurs étrangers non internationaux, puisqu'il limire à six leur nombre dans chaque équipe. Mais la règle de WORLD RUGBY permettant l'intégration en équipe nationale de joueurs étrangers pratiquant depuis trois ans au moins dans un championnat national, cela peut également concourir au renforcement de l'équipe représentant le pays. En intégrant un nombre important de joueurs de nations iliennes indépendantes du Pacifique, la Nouvelle-Zélande et l'Australie sont à l'origine de ce mouvement, qui a largement servi leur représentation nationale ; au point que les autres nations ont suivi le mouvement qui est désormais bien ancré dans la pratique internationale.
La mise en oeuvre d'une telle procédure et son succès n'ont évidemment rien d'assuré ; c'est pourquoi, la JAPAN RUGBY LEAGUE ONE a prévu trois phases d'adaptation progressives qui permettront de mieux cerner et résoudre les problèmes lorsqu'ils apparaîtront :
- une phase Un, d'une durée de trois saisons, courant des années 2022 à 2024 ;
- une phase Deux, d'une durée de quatre saisons, courant des années 2025 à 2028 ;
- une phase Trois, de quatre saisons, courant des années 2029 à 2032, qui devrait être celle de la stabilisation, pour donner un aspect définitif à ce Championnat.
Pragmatique, ce principe d'adaptation doit permettre au rugby nippon de suivre l'évolution du calendrier international de WORLD RUGBY, avec notamment une augmentation ou un réduction des équipes, du nombre de rencontres disputées, mais aussi un suivi des contraintes de faisabilité commerciale.
Le nombre des équipes professionnelles affiliées à la "JAPAN RUGBY LEAGUE ONE" a été fixé à 24.
Douze disputent le championnat dit de "PREMIERE DIVISION" ; afin de limiter le nombre des matchs disputés et réduire la durée du championnat, elles sont scindées en deux Conférence, la Conférence "A" et la Conférence "B", comprenant chacune six équipes
Six équipes disputent le championnat dit de "DEUXIEME DIVISION".
Six équipes disputent le championnat dit de "TROISIEME DIVISION".
Un système de montée-descente est mis en place dans ces trois divisions, afin que les meilleures équipes puissent accéder à l'échelon supérieur et que les moins performantes soient rétrogradées.
Ce Championnat est extrêmement resserré, puisque l'ensemble de la compétition se déroule entre le mois de Janvier et le mois de Mai ; les joueurs internationaux sont donc mis à disposition de l'équipe nationale pour préparer les Tournées internationales d'automne, celles d'été, et bien sûr les Coupes du Monde de rugby organisées tous les quatre ans.
Dans l'ancienne formule, seize équipes professionnelles, issues suivant la tradition japonaise du monde corporatif, échelon traditionnel du développement sportif dans ce pays, qui ont disputé ce championnat au-cours de la saison 2020-2021.
Désormais, 24 équipes professionnelles disputeront les épreuves !
Elles comportent trois divisions :
La première division :
Le championnat dans sa globalité représente un ensemble de 96 matchs
Il rassemble douze équipes séparées dans deux "poules", dites Conférence ; les rencontres se disputent dans des stades d'au moins 10.000 spectateurs.
La Ligne a fixé les participants de chacune des poules :
Dans une première phase, chaque équipes rencontrera ses cinq adversaires de Conférence, sous forme de matches aller-retour, soit un total de 10 matchs pour chacune d'elles.
Les points sont attribués en fonction des règles de WORLDRUGBY pour les compétitions équivalentes.
Dans une seconde phase, toutes les équipes d'une poule rencontreront les six équipes qui ont opéré dans l'autre poule, mais sur un seul match : trois à domicile, trois à l'extérieur. Là encore, les critères déterminants des choix de l'organisation ne sont pas encore connus. Cette phase comportera donc six matchs pour chacune des équipes.
Ce Championnat est donc limité à seize matchs par équipe. Il ne comporte donc pas, comme dans l'hémisphère nord, de phases finales éliminatoires qui déchaînent les passions des supporters et des médias. Il se limite à seize rencontres, soit quasiment moitié moins que les grands championnats occidentaux, auxquels viennent s'ajouter les matches des épreuves européennes continentales, et pour les internationaux les matchs du tournoi des six nations.
Les équipes sont classées de un à douze en fonction des points cumulés ; c'est l'équipe arrivée en première position qui est déclarée championne.
Les équipes classées 1 & 2 disputeront un tournoi international continental asiatique, dit "transfrontalier" à venir.
Les équipes classées 10, 11 et 12 sont impliquées dans un tournoi de promotion /relégation qui les oppose, sous forme de matchs alller-retour, aux équipes classées 1, 2 et 3 de deuxième division ; l'équipe classée 10 affronte l'équipe classée troisième de la division inférieure, l'équipe classée 11 celle classée seconde, et l'équipe classée 12 celle qui a remporté le championnat de deuxième division. En fonction des points cumulés, ces équipes sont maintenues et rétrogradées
La seconde division :
Ce championnat est disputé par six équipes professionnelles. Le total, pour l'ensemble des équipes, des matchs disputés s'élève à 36 matchs, soit 12 rencontres par équipe.
Dans une première phase, dite "round robin", chaque équipe rencontre à deux reprises les cinq adversaires qui lui sont opposées dans ce championnat, une fois à domicile, une fois sur le terrain de son adversaire.
Au terme de ce tournoi général, les équipes classées aux trois premières places vont disputer une phase de classement qui va les opposer aux deux autres équipes ; il en de même pour les trois équipes classées aux trois dernières places qui vont disputer deux nouvelles rencontres.
Au terme des douze rencontres disputées par chaque équipe, le nombre de points cumulés ldésigne le vainqueur du Championnat de Deuxième Division.
Les équipes ayant remporté les trois premières places sont impliquées dans un tournoi qui va les opposer aux équipes ayant terminé aux 10, 11 et 12 places de Première Division, sous forme de deux matchs aller-retour qui oppose le premier de deuxième division au 12eme de première division ; le second au onzième ; et le troisième au dixième. En fonction des résultats de ces deux matchs, ils obtiennent ou non leur passeport pour la division supérieure.
La troisième division
Le Championnat de troisième est similaire dans son déroulement à celui de seconde division.
Seule la phase de poule "maintien - relegation" pour les équipes occupant les trois dernières places de classement n'a pas lieu d'exister, fauet de quatrième division professionnelle.