Par une loi d'organisation administrative de 2014, le Gouvernement a voulu simplifier l'organisation administrative du pays par la création de grandes régions, conformes au modèle européen. Les fédérations ont été mises en demeure d'adopter ce schéma à leur propre organisation : les "Ligues" de rugby, organe déconcentré entre l'échelon central et les clubs sont donc le résultat de cette réorganisation
L'organisation territoriale autour de l'axe central que constitue la Fédération Française de Rugby date des temps héroïques des pionniers ; les structures s'étaient empilées et mélangées de façon empirique, telles un mille-feuilles, autour des bonnes volontés conjuguées pour faire vivre ce sport, mais aussi des ambitions personnelles de certains dirigeants et des rivalités et antagonismes "clochemerlesques" locaux entre clubs.
Avec 33 comités territoriaux, prenant souvent le nom de provinces d'ancien-régime ne correspondant plus à des entités administratives bien définies, divisées en comités "départementaux" constitués de manière souvent anarchique (certains "départements" administratifs s'éparpillant jusque dans trois "comités"), la situation était à l'évidence irrationnelle !
Mais elle satisfaisait quelques hiérarques élus à vie au Comité Directeur de la FFR, car, à titre de responsables des comités territoriaux, ils récupéraient par défaut les voix des clubs ne se prononçant pas aux élections nationales et cette boufonnerie démocratique garantissait aux sortants 80% des voix avant même les élections.
Cette situation ubuesque aboutit à la grave crise de 1991 où une révolte de grands clubs et d'anciens internationaux tels Jacques FOUROUX et Robert PAPAREMBORDE provoqua enfin la consultation générale des clubs qui élirent une liste conduite par le mathématicien Jean FABRE, ancien international et capitaine de l'équipe de France, Président prestigieux et prophétique du STADE TOULOUSAIN.
Mais cet homme d'une rigueur morale et intellectuelle remarquable, soucieux d'offrir une honorable sortie à celui qui fut Président de la FFR de 1968 à 1991 - tout en trustant les postes de Président du SUA et Président du Comité Périgord Agenais taillé sur mesure pour lui, dont le népotisme et sectarisme pro-agenais, l'entêtement anti-professionnalisme, avait pourtant causé cette crise majeure - prit le risque chevaleresque de prendre l'ancien Président abattu et quelques-uns de ses plus fidèles affidés sur sa liste, contre engagement écrit qu'ils ne dénatureraient pas le résultat des élections s'il était victorieux et soutiendraient sa candidature lors du vote du Comité Directeur pour la Présidence. Il fit d'ailleurs l'offrande de la Présidence pour six mois supplémentaires au Hiérarque, afin qu'il termine, la crise surmontée, son mandat dans la dignité !
Mais comme le souligne le bon sens populaire, "pour dîner avec le Diable, il faut une longue cuillère" ; et Jean FABRE, malgré tous les espoirs suscités et l'incontestable progressisme et modernité de son programme pour le rugby français, tomba dans le guet-apens tendu par le madré hiérarque, qui, avant de quitter la présidence, manoeuvra et retourna quelques-uns de ses subrogés qui, au mépris de leurs engagements écrits, firent pencher le vote du Comité Directeur en faveur de son homme de paille, Bernard LAPASSET, qui exerça le pouvoir de 1991 à 2008, avant de prendre la tête de l'IRB et de passer le témoin à son protégé Pierre CAMOU qui l'exerça jusqu'en 2016. (cf l'ouvrage écrit par Jean FABRE, "La quatrième mi-temps", qui témoigne de la crise et de la trahison indigne de certains responsables, tels Bernard LAPASSET, qui pour gagner le pouvoir renia tous ses engagements verbaux et écrits !)
Et il fallut que la révolution informatique pénètre enfin les structures du rugby hexagonal pour que les clubs puissent s'exprimer démocratiquement par le vote électronique et soulèvent enfin la chappe de plomb qu'une mafia clanique faisait peser depuis de trop nombreuses décennies !
En août 2015 fut votée une loi, dite NOTRe - Nouvelle Organisation Territoriale de la République - qui dans un but de simplification administrative et pour amener les régions françaises au niveau des grandes entités territoriales, démographiques et économiques équivalentes européennes - décida de ramener à 13 leur nombre ; la précipitation avec laquelle le chef de l'état dessina, dans l'improvisation, leurs contours sur la nappe d'une table de restaurant après un repas bien arrosé prêterait à sourire si elle n'était porteuse des crises identitaires à venir !
Les Fédérations sportives reçurent donc injonction de leur tutelle, le Ministère des Sport dont elles sont délégataires, de modifier leurs structures régionales afin qu'elles reflètent désormais les entités administratives régionales crées par la loi NOTRe ; la FFR, comme les autres fédérations sportives, entreprit donc cette réforme d'adaptation qui supprimait les anciens découpages et reçut l'approbation des clubs réunis à AVIGNON. Les comités directeurs de ces "Ligues régionales" ont été élus en décembre 2018 et sont donc désormais effectifs et opérationnels.
Une "ligue d'outre-mer", représentant 61 clubs et concentrant les "comités territoriaux" de la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, Mayotte, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna était prévue par le projet fédéral ; mais du fait des oppositions locales à ce projet, de leur éparpillement sur toute la surface du globe, de leur éloignement les-unes des autres, de leurs particularismes et de leurs identités bien affirmées, le projet est apparu comme manquant de réalisme et vient d'être abandonné à la mi 2019.
Ce sont donc 13 Ligues régionales et leurs comités départementaux qui représentent désormais le rugby amateur français, organisant ses compétitions, ses commissions d'arbitrage et de discipline et élisent le Comité Directeur qui désigne le Président de la FFR.
Ligues régionales
Elles constituent le fondement organisationnel du rugby amateur ; calquées sur le modèle administratif du pays, elles sont une projection de la Fédération Nationale dans les régions et constituent le maillon relationnel indispensable et cohérent entre clubs et fédération
Dénomination | Adresse | Président | Départements | Clubs | Licenciés (30.06.2017) |
---|---|---|---|---|---|
Hauts-de-France |
Place Cadet Rousselle 59650 Villeneuve d’Ascq |
Jean-Louis LARNY |
Aisne (02) Nord (59) Oise (60) Pas-de-Calais (62) Somme (80) |
64 clubs, dont,
|
10111 |
Normandie |
6, rue du Stade Thuit Signol 27370 Le Thuit de l'Oison |
Dominique BARTHELEMY |
Calvados (14) Eure (27) Manche (50) Orne (61) Seine-Maritime (76) |
53 clubs dont,
|
7974 |
Ile-de-France |
9 Rue Omer-Talon Paris 11e |
Florian GRILL |
Paris (75) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) |
143 clubs dont,
|
33916 |
Grand Est |
13 rue Jean Moulin 54 510 Tomblaine |
Armando CUTONA |
Ardennes (08) Aube (10) Marne (51) Haute-Marne (52) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Moselle (57) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Vosges (88) |
59 clubs dont,
|
9693 |
Bretagne |
33, rue de la Frébardière 35135 Chantepie |
Yves COLLEAUX |
Côtes-d'Armor (22) Finistère (29) Ille-et-Vilaine (35) Morbihan (56) |
67 clubs dont,
|
9212 |
Pays-de-la-Loire |
7 Boulevard du Val de Chézine 44800 Saint-Herblain |
Dominique Coquelet |
Loire-Atlantique (44) Maine-et-Loire (49) Mayenne (53) Sarthe (72) Vendée (85) |
53 clubs dont,
|
7977 |
Centre Val-de-Loire |
91 rue de la Juine 45160 Olivet |
André PRIGENT |
Cher (18) Eure-et-Loir (28) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Loir-et-Cher (41) Loiret (45 |
66 clubs dont,
|
9200 |
Bourgogne Franche-Comté |
8 chemin des Mariages 21200 Beaune |
Jean-François CONTENT |
Côte-d'Or (21) Doubs (25) Jura (39) Nièvre (58) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) |
85 clubs dont,
|
12057 |
Nouvelle Aquitaine |
Domaine de Mandavit 4, rue Branlac 33170 Gradignan |
Michel MACARY |
Charente (16) Charente-Maritime (17) Corrèze (19) Creuse (23) Dordogne (24) Gironde (33) Landes (40) Lot-et-Garonne (47) Pyrénées-Atlantiques (64) Deux-Sèvres (79) Vienne (86) Haute-Vienne (87) |
360 clubs dont,
|
62948 |
Auvergne Rhônes-Alpes |
380 Rue des Frères Voisin 69970 Chaponnay |
Patrick CELMA |
Ain (01) Allier (03) Ardèche (07) Cantal (15) Drôme (26) Isère (38) Loire (42) Haute-Loire (43) Puy-de-Dôme (63) Rhône (69D) Métropole de Lyon (69M) Savoie (73) Haute-Savoie (74) |
287 clubs dont,
|
51886 |
Occitanie |
32 Rue Dubézy 31506 Toulouse |
Alain DOUCET |
Ariège (09) Aude (11) Aveyron (12) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Hérault (34) Lot (46) Lozère (48) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) |
393 clubs dont,
|
67808 |
Provence Alpes Côtes d'Azur |
579 Avenue Jean Moulin 83220 Le Pradet |
Henri MONDINO |
Alpes-de-Haute-Provence (04) Hautes-Alpes (05) Alpes-Maritimes (06) Bouches-du-Rhône (13) Var (83) Vaucluse (84) |
115 clubs dont,
|
22352 |
Corse |
Precojo 20290 Lucciana |
Jean-Simon SIVELLI |
Haute-Corse (2B) Corse-du-Sud (2A) |
8 clubs dont,
|
1061 |