Des championnats internationaux interclubs professionnels en Europe
La Coupe d'Europe de Rugby à XV est née en 1995, avec le professionnalisme, d'une intiative du COMITE DES SIX NATIONS qui souhaitait l'organisation d'une épreuve européenne interclubs, rassemblant les équipes professionnelles ou les franchises régionales des nations disputant le TOURNOI des SIX NATIONS.
En l'absence des clubs professionnels anglais, qui ne rejoignirent la compétition que plus tard, la structure mise en place par les Fédérations, l'EUROPEAN RUGBY CUP (1995-2014) était largement dominée par les nations celtes (puisque la représentativité reposait sur les Fédérations actionnaires et non sur la représentativité réelle de leurs championnats où les réelles valeurs économiques et financières apportées à cette nouvelle épreuve. Les avantages qu'elles retiraient de leur participation étaient sans commune mesure avecv leur apport, un "marché de dupes" pourrait-on dire !
Leurs anciens clubs historiques étant totalement déconnectés du rugby professionnel, elles les supprimèrent autoritairement pour, à l'imitation des franchises de l'hémisphère sud, rebâtir un système dont elles assuraient le contrôle absolu ; ce système est donc pyramidal et autoritaire, visant à resserrer drastriquement leur élite dans quelques sélections régionales, aux fins d'amener leurs équipes nationales au plus haut niveau mondial. Comme dans l'hémisphère sud, ils obtinrent par cette politique dirigiste les résultats escomptés. Dans cee système mis en place en 1995, ce sont les clubs professionnels représentés par les Ligues anglaises et françaises, leurs fiannciers et leurs sponsors, qui finançaient le reconstruction et l'essor rugbystique de ces nations.
Elles étaient donc dans cette affaire "les dindons de la farce" ; lorsque le contrat de l'ERC dut être renouvelé en 2014, elles refusèrent donc de se prêter au jeu et proposèrent la créatiion d'une compétition européenne rassemblant des représentants de leurs deux championnats professionnels, avec possibilité pour les grandes franchises celtes, passant outre les "oukazeqé de leurs Fédérations, de les rejoindre. Les Ligues anglaises et françaises pouvaient facilement mener à bien l'opération sur les plans sportifs et financiers ; mais cela signifiait l'arrêt de mort pour les Fédérations qui s'étaient "nourries sur la bête" depuis 20 ans. Elles acceptèrent donc, sous cette contrainte, de créer une structure plus équitable, avec représentation et bénéfices égaux pour chacun de trois championnats (et non plus sur la base des fédérations).
L'ERC fut donc supprimée ; l'EPCR la remplaça, dont le siège est désormais en SUISSE - et non plus, pour des raisons fiscales, en IRLANDE comme son prédécesseur et toutes les grandes instances internationales -.
Pour rappel : l'ancienne organisation et la crise de 2014
Dès l'origine, en l'absence de l'ANGLETERRE, elle fut marquée par l'influence dominante des nations dites "celtes" (Ecosse, Irlande, Pays-de-Galles) dont les championnats nationaux et les clubs en grande difficulté financière n'étaient plus adaptés au monde professionnel et menaçaient le rugby dans ces nations.
Les Fédérations, souvent contre l'avis des clubs, prirent alors en charge la réorganisation professionnelle de ce sport, tant au niveau sportif que commercial et financier (ce qui est légalement impossible en France où les Ligues sont impératives pour la gestion des championnats professionnels, car une instance ne peut être Juge et Partie et doit en-sus pouvoir être contrôlée et sanctionnée par une instance neutre dotée du pouvoir sanctionnateur, conformément aux dispositions légales qui s'imposent en droit administratif, avec par exemple les cours régionales des comptes pour contrôler les budgets des collactivités locales, départementales ou régionales, ou la Cour des Comptes pour l'Etat et ses participations dans les grandes entreprises publiques)
Faute d'unité légale européenne et en l'absence de toute jurisprudence de l'IRB, ce sont les nations "celtes", sur-représentées par leurs Fédérations, qui dictèrent leurs conditions puisqu'elles devaient reconstuire leurs équipes professionnelles et leurs épreuves. Le modèle qu'elles adoptèrent fut le modèle pyramidal des nations de l'hémisphère sud, avec leur élite regroupée dans deux sélections régionales, les fameuses franchises, centres de préparation de l'équipe nationale ; ces joueurs étaient sous-contrat financier avec leur fédération, qui pouvait ainsi penser à la reconstruction de leur équipe nationale. Cette préparation, qui avait donné de si bons résultats dans les nations de l'hémisphère, donnait un avantage considérable aux équipes de ces nations, puisque les joueurs sous contrat disputaient essentiellement les matches de Coupe d'Europe, puis les matches internationaux. Face à des adversaires laminés physiquement par leur championnat professionnel domestique, qui accusaient un évident manque de fraîcheur physique face à leurs adversaires celtes, les résultats des franchises et des équipes nationales (essentiellement galloises et irlandaises) ne tardèrenet pas à les porter au premier plan du rugby mondial.
Ce système privilégiait d'autant ces nations, qu'elles contrôlaient l'organe chargé de la préparation et de la gestion des épreuves, de la discipline et de l'arbitrage, mais plus encore de la gestion commerciale et financière, avec notamment la redistribution des bénéfices commerciaux et des droits télévisuels ! Cet organe, du nom d'ERC, avait un statut de droit commercial irlandais et intervenait donc sur l'organisation de l'épreuve, l'arbitrage et la discipline : dans l'organisation, les franchises celtes, rejointes plus tard par l'Italie, bénéficiaient d'une sur-représentation choquante, puisqu'elles étaient automatiquement qualifiées pour la Coupe d'Europe, sans prise en compte de leurs résultats dans le championnat qu'elles avaient crée, la LIGUE CELTE, qu'elles pouvaient faire disputer par leurs espoirs, laissant au repos leurs meilleurs joueurs pour les matches internationaux et les épreuves de la Coupe d'Europe. Ligue anglaise et ligue française n'avaient que six représentants chacun !
Sur le plan de l'arbitrage, les arbitres oeuvrant dans la Ligue Celte étaient également sur-représentés, puisque ce sont leur "nationalité" et non leur rattachement à la Ligue Celte qui étaient pris en compte ; non pas qu'ils fussent malhonnêtes bien entendu, mais les "franchises" bénéficiaient de l'avantage de bien connaître ces arbitres puisqu'ils intervenaient égalerment dans leur championnat domestique dont ils connaissaient mieux les joueurs. On vit ainsi un arbitre gallois accompagner la victoire de la Province du Munster en Coupe d'Europe en les arbitrant successivement dans le dernier match de poule décisif pour leur qualification pour les phases finales, puis à nouveau pour les quart-de-finale, les demi-finale et la finale dont ils furent bien sûr les vainqueurs !
Par ailleurs, et malgré l'incohérence légale qui autorisait une société commerciale à rompre de facto le contrat commercial d'un joueur avec son club employeur, on ne put qu'être choqué au fil des ans lors de multples incidents, qu'une faute de jeu ou une brutalité, ne soit pas sanctionnée de la même façon en fonction de la nationalité du joueur. C'est ainsi qu'un joueur français put écoper de 52 semaines de suspension (donc rupture de son contrat de travail), alors qu'un joueur international irlandais ne recevait tout au plus qu'une semaine (et encore !) de suspension pour la même faute.
Mais le plus grave pour un monde professionnel, c'est la façon dont l'ERC redistribuait les bénéfices réalisés entre les nations et les clubs ; les nations celtes et l'Italie se partageaient la plus grande part du magot bien sûr, justifiant qu'elles représentaient quatre nations (mais un seul championnat) , l'Angleterre et la France se partageaient les restes ! Situation inacceptable puisque ANGLETERRE et FRANCE étaient les plus grands contributeurs par les droits télévisuels versés par leurs chaînes de télévision et entretenaient ainsi les équipes professionnelles et les joueurs professionnels des nations celtes qui pouvaient dans ces conditions dominer sans difficulté le rugby européen.
Tout bénéfice pour ces nations bien entendu ; comme le relève le vieux proverbe français, "mais tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se brise" ; et elle se brisa lorsque la Ligue française et la Ligue anglaise refusèrent de renouveler le contrat de l'ERC qui se terminait en 2014 et leur était outrancièrement défavorable que c'en était caricatural, en précisant qu'elles créaient une nouvelle épreuve européenne ouverte à leur Ligue et aux franchises celtes qui le souhaiteraient. C'était donc la fin de la poule aux oeufs d'or pour ces nations, qui firent quelques concessions aux privilèges qu'elles s'étaient octroyés depuis vingt ans et intégrèrent le nouveau dispositif plus juste et égalitaire.