Le plus récent des championnats professionnels de rugby à XV, crée par les Fédérations d'Amérique du Sud avec l'appui de Worldrugby, afin de diffuser et développer la pratique, populariser ce sport, encore marginal, sur un continent totalement dominé par le "football roi" et la passion pour le ballon rond.
Assurément, une terre de mission pour les courageux passionnés qui se consacrent à cette tâche particulièrement ardue. Car si la pratique amateur n'offre pas de difficulté, arriver à obtenir un équilibre budgétaire pour les équipes professionnelles est délicat.
C'est afin d'obtenir une meilleure lisibilité au sein des sports de ces pays que, six fédérations, sous l'égide de WORLD RUGBY et de sa base régionale, RUGBY SUDAMERICA, ont décidé de se regrouper au sein d'un organisme commun, la SLAR (SuperLiga Americana de Rugby) et concourent pour la titre de "champion d'Amérique du Sud" au-travers sept franchises professionnelles, dont elles sont les créatrices et qu'elles gèrent directement; Une sorte de "Tournoi des 6 Nations" sud-américain, sous format d'un championnat classique, avec matchs aller et retour et une phase finale éliminatoire qui désigne le vainqueur de l'épreuve.
A la demande de WORLDRUGBy, ils ont été rejoints pour l'édition 2023 par Fédérations nord-américaines des Etats-Unis d'Amérique (qui possède son propre Championnat professionnel) et du Canada ; une franchise, les AMERICA RAPTORS qui avaient quitté le Championnat américain les a rejointes, après accord avec la Fédération Colombienne qui a retiré sa franchise des CAFETEROS PRO, dont cinq joueurs ont intégré les RAPTOR ; la participation de la franchise canadienne des PACIFIC PRIDE, un moment envisagée, a avorté.
SUIVRE LE CHAMPIONNAT 2024 :
Une participation limitée à sept franchises , le nombre des matchs disputés ne dépassera pas quinze rencontres pour l'équipe championne. Nous sommes encore loin des 26 matchs de "round-robin", plus la phase à élimination directe pour les vainqueurs des grands championnats européens, soit un minimum de trente matchs ; auxquels viennent s'ajouter les multiples rencontres de haut-niveau de la Coupe d'Europe et du Challenge Européen, et bien sûr pour les internationaux, les cinq matchs du Tournoi des 6 Nations et les rencontres des Tournées d'automne et d'été.
Deux systèmes d'organisation coexistent dans les championnats professionnels :
- le système de clubs professionnels, en général plus que centenaires, puissamment ancrés dans un terroir, nés d'initiatives locales hors intervention de la fédération, et réunis dans une Ligue professionnelle, issus du monde amateur dont ils constituent l'évolution ; ils ont la responsabilité de leur gestion économique et financière, sous le contrôle d'une entité de contrôle autonome, implacable en cas de dévoiement des règles comptables. Ces clubs s'autofinancent et ont besoin d'un nombre important de rencontres pour arriver à équilibrer leur budget. Les matchs internationaux viennent parasiter ce bel équilibre et ôter de leurs rangs leurs meilleurs éléments, qu'ils continuent à salarier alors qu'ils sont mis à disposition de l'équipe nationale qui n'intervient ni dans leur formation, ni dans le financement de leur carrière. C'est pourquoi ils demandent l'allègement du calendrier international, les tournées d'automne et d'été, sportivement inutiles, qui n'ont d'autre fin que d'assurer un financement pour les fédérations ayant opté pour l'autre organisation, soit les nations de l'hémisphère sud.
- Car, les Fédérations ont en charge directe les équipes nationales ; dans la tradition de l'hémisphère sud, cet impératif domine tous les autres, notamment celui d'une saine gestion économique et financière du rugby professionnel ; ce sont elles qui gèrent le professionnalisme, sans déléguer ni abandonner la moindre parcelle de leurs pouvoirs à une organisation tierce plus spécialisée en ce domaine. Elle a donc crée un nombre très limité et élitaire de "franchises professionnelles" régionales, dernier échelon avant l'équipe nationale. Elle gère donc les contrats de sponsoring et de droits TV, passe directement les contrats des joueurs internationaux qu'elle "rétrocède" à des franchises, tout en définissant strictement leurs axes de préparation en fonction des exigences du sélectionneur national. Ce système pyramidal, de type militaire, maximalise avec succès la réussite de l'équipe nationale au plan international.
Par contre, il est d'une grande faiblesse en accroissant la dépendance de ces Fédérations aux financements privés, notamment pour les droits TV, le sponsoring et la gestion financière d'un système fort dispendieux : ne voit-on pas actuellement la fédération néo-zélandaise vendre les droits commerciaux de la marque "all black", pour plusieurs décennies, afin d'assurer son financement, avoir recours à des fonds d'inestissement privés rapaces, pour lesquels on le sait bien tout investissement doit être rentabilisé. Le danger d'une organisation aussi centralisée et monolithique, c'est qu'un défaut de la Fédération est gage de faillite pour l'institution ; d'où la nécessité pour ces fédérations de multiplier les matchs internationaux, avec ces tournées d'automne et d'été sans saveur depuis la création de la coupe du monde, et des épreuves continentales, où se multiplient au-délà du raisonnable les rencontres entre les mêmes acteurs (par exemple, en Rugby Championship, les équipes nationales se sont rencontrées jusqu'à trois fois pour une même épreuve dans un très bref laps de temps !)
Finale
La finale de la compétition a opposé le 15 Juin 2024 au STADE de SAN ISIDRO à BUENOS AIRES, les franchises argentines des PAMPAS XV(vainqueurs en 1/2 finale le 7.06 de PENAROL sur le score de 50 : 27) aux DOGOS XV (vainqueurs en 1/2 finale le 7.06 de YACARE XV sur le score de 17 : 14).
Vainqueurs sur le score de 37 : 20, les DOGOS XV remportent la version 2024 du SUPER RUGBY AMERICAS, et le titre de champion d'Amérique du Sud.
Résumé de la finale 2024