Super Rugby Pacific : organisation, fonctionnement, règlement

C'est à la suite de la professionnalisation du Rugby à XV en 1995 que cette épreuve est apparue sous les feux médiatiques ; elle représentait une véritable révolution, car, contrairement aux grandes épreuves européennes reposant sur les principes classiques posés lors de la naissance du sport moderne à la fin du XIXe siècle : (des associations sportives, nées de la volonté de passionnés se rassemblant pour pratiquer ensemble un sport au sein d'une structure fondée à cette fin dans un ensemble territorial donné, dont elle devient souvent consubstantielle puisqu'elle le représente et porte sa bannière sur les terrains de jeu et qui lui fournit en retour des structures sportives et quelques subventions publiques), 

Le SUPER RUGBY présentait, lors de sa création, des structures novatrices, très inspirées du sport américain, donc intégrant d'origine dans sa conception la fonction médiatique !
Il est issu de la volonté de l'un des plus grands magnats de la presse, l'australien Rupert MURDOCH, d'exploiter dans ses chaînes audiovisuelles le filon du rugby qui vient d'être professionnalisé, et donc encore vierge sur ce plan, bien que porteur de promesses de plus-values pour les investisseurs  précurseurs ! 
Afin d'assurer la plus large diffusion possible, il demande à ce que les trois grandes nations rugbystiques de l'hémisphère sud (Afrique-du-Sud, Australie et Nouvelle-Zélande) participent à ce nouveau Championnat, dont il assure la viabilité économique et financière en proposant aux Fédérations unies dans une structure commune, la SANZAAR, (en charge de promouvoir, organiser et gérer l'épreuve tout en contractualisant  les droits TV et publicitaires) un contrat d'exclusivité de diffusion TV sur une durée de dix ans pour un montant de 555 millions de dollars.
Les FEDERATIONS acquiescèrent et fondèrent donc la SANZAR (devenue SANZAAR) pour gérer ce Championnat voulu par MURDOCH ; ses fondements étaient donc économiques et financiers : pour les FEDERATIONS, gavées par cet afflux d'argent, c'était un moyen de renforcer encore leur emprise (puisque les législations locales ne leur font pas obligation de confier, comme c'est le cas en europe,  la gestion du rugby professionnel à des LIGUES) non seulement en structurant leur rugby et toutes les compétitions (notamment les professionnelles !) sur un modèle militaire "prussien" qui favorise les équipes nationales en charge de porter au plus haut niveau le drapeau national et devenir ainsi une branche importante de leur diplomatie ; mais surtout à devenir le maître d'oeuvre de toutes les épreuves, l'employeur direct des joueurs ayant vocation à intégrer l'équipe nationale,  sous contrat avec la fédération ; et pour le financement de cette politique ambitieuse, devenir le partenaire de référence pour la discussion des droits télévisés  et des contrats de sponsoring, qui vont se multipliant, à l'excès parfois, et posent de plus en plus de problèmes moraux, comme ces dernières semaines la vente d'une partie de la marque "All Black" au fond d'investissement californien "SILVER LAKE PARTNER'S" pour un montant de 280 millions de dollars (le rugby néo-zélandais perd dès lors ses droits sur sa marque la plus prestigieuse dans le monde entier !), ou le partenariat économique signé avec le groupe pétro-chimique INEOS, dénoncé comme l'un des grands pollueurs de la planète. Ce qui, au pays de "La terre au grand nuage blanc", réputé pour la beauté et la pureté de ses paysages, fait quelque peu désordre avouons-le !
Dans ce modèle économique reposant essentiellement sur une mécanique toujours plus avide en investissements et jamais rassassiée, espérons que ce ne seront pas un jour les rêves qui devront être vendus pour nourrir le monstre.

Car, en vingt-cinq ans d'existence, que de succès !

Son expansion fut remarquable, et cette épreuve apporta beaucoup à la médiatisation et au succès international du rugby mondial par la progression fulgurante de la qualité du jeu pratiqué, par la recherche d'un jeu spectaculaire fondé sur la vitesse et la constante amélioration de la qualité physique des joueurs, dans la recherche d'un "rugby total", qui enflamme les stades et concourt à la qualité des retransmissions télévisuelles. Son succès fut tel que composé de trois pays et deux continents au départ (Afrique-du-Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), il s'étendit jusqu'à l'Amérique-du-Sud avec l'Argentine et le continent asiatique avec le Japon. Mais une telle extension territoriale est difficile à gérer, tant pour les structures que pour les participants, dont les organismes étaient mis à rude épreuve par l'enchaînement des longs déplacements et l'adaptation biologique à des fuseaux horaires trop différents.
De telle sorte, qu'à terme, ce sont les prestigieuses franchises sud-africaines qui furent retirées de l'épreuve par leur fédération, que la franchise japonaise n'eut pas son contrat renouvelé au terme d'un bail qui lui avait été accordé à l'occasion de la préparation de la Coupe du Monde qu'elle organisait en 2019, et que la franchise argentine - en progrès constants pourtant - dut quitter l'épreuve pour des raisons économiques.

La pandémie de COVID 19 perturba encore l'épreuve qui connut deux années d'instabilité, avec des organisations adoptées dans l'urgence et la précipitation inhérentes à la situation.

En 2022, c'est donc une formule rénovée qui voit le jour ; elle repose toujours sur le noyau dur consitutué par les cinq franchises australiennes et les cinq franchises néo-zélandaises, complété par une assise beaucoup plus régionale avec une franchise fidjienne (l'équipe nationale en fait, sans les nombreux et remarquables joueurs opérant dans les championnats européens), et une franchise bâtie autour des joueurs des îles Samoa et Tonga essentiellement, avec le renfort d'autres joueurs des îles pacifique. De par son assise régionale, l'épreuve prend désormais le nom de : SUPER RUGBY PACIFIC. La responsabilité en incombe toujours à l'organisme créee par les Fédérations participantes qui organise et gère l'épreuve, tant dans ses aspects économiques (droits audiovisuels), matériels, organisationnels et disciplinaires, la SANZAR, qui a également la charge de la RUGBY CHAMPIONSHIP, épreuve annuelle où s'affrontent les équipes nationales. 

Le nombre de franchises participantes est désormais fixé à douze, soit :

  • Les cinq franchises classiques néo-zélandaises disputant l'épreuve depuis ses débuts : BLUES, CRUSADERS, HIGHLANDERS, CHIEFS et HURRICANES

  • Les cinq franchises australiennes classiques (la WESTERN FORCE reprend sa place cette année, après son éviction en 2017 pour raisons économiques) : BRUMBIES, WARATAHS, QUEENSLAND REDS, WESTERN FORCE et REBELS.

  • Une franchise fidjienne, les DIJIAN DRUAS (en fait l'équipe nationale amputée des joueurs engagés dans des équipes européennes), qui disputa feu le championnat national australien de 2017 à 2019, et dont elle remporta la dernière édition en 2019 avant sa disparition. Pour cause de pandémie, cette équipe aura sa base en Australie, dans la Province de Nouvelle-Galles-du-Sud, et devra jouer ses matchs à domicile dans ce pays

  • Une franchise constituée de joueurs des Iles TONGA, SAMOA et d'autres îles du Pacifique, dénommée les MOANA PASIFIKA ; elle est gérée par la Fédération néo-zélandaise, basée dans ce pays et disputera ses matchs "domicile" au "Mount Smart Stadium" à AUKLAND.

Pour les raisons habituelles qui amènent les fédérations à privilégier les rencontres et tournois internationaux disputés par les équipes nationales, la saison de SUPER RUGBY PACIFIC dure 18 semaines : elle débute, en 2022 , le 18 février, et s'achève par la finale le 18 juin.
S'ouvre alors la très longue période internationale, qui participe tant à la supériorité des équipes nationales de l'hémisphère sud  ; le "Super Rugby" est suivi en effet dans le calendrier par les classiques "tournées d'été" des équipes européennes qui viennent d'achever, en général exténuées, leur championnat national et les épreuves continentales européennes, et se déplacent souvent avec des équipes amputées de leurs meilleurs joueurs ; puis, la RUGBY CHAMPIONSHIP qui met aux prises équipes nationales ARGENTINES, AUSTRALIENNES, NEO-ZELANDAISES et SUD-AFRICAINES sur le principe des matchs aller-retour ; et pour achever ce semestre d'intenses épreuves, les tournées d'Automne de ces équipes dans l'hémisphère nord. C'est donc un semestre qui rassemble les meilleurs joueurs de ces quatre nations, leur conférant une préparation exceptionnelle, digne des meilleures équipes de club.
Les joueurs non etenus en équipe nationale disputent, pour les néo-zélandais, un championnat national dit "Championnat des Provinces" d'un excellent niveau. Les joueurs australiens par contre, depuis 2019, sont privés de tout championnat national ; la Fédération en ressent bien la nécessité et soutenu de nombreuses formules, mais toutes pour le moment ont échoué pour des raisons d'ordre économique.

Les critères sont ceux des règles internationales fixé par la FEDERATION INTERNATIONALE, "WORLD RUGBY"

4 points au vainqueur du match

2 points à chaque équipe en cas de match nul

0 point pour le vaincu

bonus offensif : l'équipe qui l'emporte avec au moins 3 essais d'avance sur son adversaire est gratifiée d'un point de bonus offensif

bonus défensif : l'équipe battue avec une différence égale ou inférieure à 7 points est gratifiée d'un point de bonus défensif

Conformément aux règles internationales de WORLD RUGBY, l'arbitrage pour cette compétition internationale est assuré par l'arbitre de champ, les deux arbitres de touche, un arbitre vidéo et un arbitre remplaçant. désignés par la SANZAR.

C'est un total de 91 matchs qui mettra aux prises les douze franchises disputant ce championnat.

  • Phase préliminaire

    Cette phase est désormais plus équitable que les anciennes formules bricolées dans l'urgence liée à la pandémie et au retrait des franchises sud-africaines :
    Chaque équipe disputera quatorze rencontres : onze rencontres d'abord contre chacune des équipes engagées ; puis, trois rencontres supplémentaires contre des équipes désignées par l'organisateur, en fonction d'un choix visant à favoriser les "derbies" entre équipes représentatives de territoires proches, qui remplissent les stades et alimentent les passions. Ils sont très nombreux dans le TOP 14 et la PRO D2, où ils reposent sur des bases historiques de rivalités entre villes proches, voire nationales lorsqu'il oppose "le Capitole à la Capitale".

    A l'issue de cette phase préliminaire de quatorze matchs, les équipes occupant les huit premières du classement sont qualifiées pour la poursuite du tournoi

  • Phase finale :

    Le tour préliminaire, la phase "championnat", qui met aux prises chacunes des équipes engagées à ses onze adversaires, revêt un rôle déterminant pour la suite de la compétition,  puisqu'elle permet non seulement aux franchises occupant les huit premières places de se qualifier pour la suite de l'épreuve, mais elle les classe - en fonction de leur position finale - sur l'un des deux tableaux constitués pour la phase finale - ; ce tableau fixe les adversaires qu'elles auront à rencontrer, en fonction de leurs classements réciproques, mais également si elles auront le privilège de recevoir lors de ces matchs éliminatoires, ou le désavanage d'avoir à se déplacer chez l'adversaire. 


    derby2

    Quarts de finale

    Le principe de ces rencontres éliminatoires est que la mieux classée reçoit sur son terrain : les "franchises" figurent, pour arriver à la finale, sur deux tableaux qualificatifs : Tableau UN : L'équipe classée première reçoit l'équipe classée huitième ; L'équipe classée quatrième reçoit l'équipe classée cinquième ; Tableau DEUX : L'équipe classée seconde reçoit l'équipe classée septième ; L'équipe classée troisième reçoit l'équipe classée sixième ; Les vainqueurs des ces quatre matchs sont qualifiés pour disputer les demi-finales de la compétition

    Demi-finales

    L'équipe la mieux classée lors de la phase préliminaire garde l'avantage de recevoir en demi-finale sur son terrain : Les deux vainqueurs des matchs opposant les quatre franchises issues du tableau UN se rencontrent ; le vainqueur désigne le finaliste. Les deux vainqueurs des matchs qui ont opposé les franchises issues du tableau DEUX disputent un match désignant le second finaliste.

    Finale

    La grande finale oppose les vainqueurs des demi-finales, sur le terrain de l'équipe la mieux classée lors de la phase préliminaire Le vainqueur du match est déclaré vainqueur du Tournoi annuel de SUPER RUGBY PACIFIC et remporte le TROPHEE.

    Pacific