Le rugby argentin prospère, tant par le nombre de ses lienciés que par les résultats de son équipe nationale ; il a acquis un équilibre proche des nations européennes pour lesquelles, si le football demeure de loin le premier sport en nombre de pratiquants, le rugby, plus élitaire, bénéficie d'une excellente assise populaire lui assurant - dans un cercle vertueux où tout s'enchaîne - une bonne santé économique et financière, une visibilité enviable liée à une puissante présence médiatique gage d'un sponsoring de qualité,
permettant la cohabitation de deux championnats professionnels de haut niveau. Mais la situation des autres nations sud-américaines est beaucoup moins favorable, le football assurant une domination étouffante sur tous les autres sports collectifs.
C'est afin d'obtenir une meilleure lisibilité au sein des sports de ces pays que, six fédérations, sous l'égide de WORLD RUGBY et de sa base régionale, RUGBY SUDAMERICA, ont décidé de se regrouper au sein d'un organisme commun, la SLAR (SuperLiga Americana de Rugby) et concourent pour la titre de "champion d'Amérique du Sud" au-travers six franchises professionnelles, dont elles sont les créatrices et qu'elles gèrent directement; Une sorte de "Tournoi des 6 Nations" sud-américain, sous format d'un championnat classique, avec matchs aller et retour et une phase finale éliminatoire qui désigne le vainqueur de l'épreuve.
Avec, pour l'instant, une participation limitée à six franchises , le nombre des matchs disputés n'atteindra que treize rencontres pour l'équipe championne. Nous sommes encore loin des 26 matchs de "round-robin", plus la phase à élimination directe pour les vainqueurs des grands championnats européens, soit un minimum de trente matchs ; auxquels viennent s'ajouter les multiples rencontres de haut-niveau de la Coupe d'Europe et du Challenge Européen, et bien sûr pour les internationaux, les cinq matchs du Tournoi des 6 Nations et les rencontres des Tournées d'automne et d'été.
Deux systèmes d'organisation coexistent dans les championnats professionnels :
- le système de clubs professionnels, en général plus que centenaires, puissamment ancrés dans un terroir, nés d'initiatives locales hors intervention de la fédération, et réunis dans une Ligue professionnelle, issus du monde amateur dont ils constituent l'évolution ; ils ont la responsabilité de leur gestion économique et financière, sous le contrôle d'une entité de contrôle autonome, implacable en cas de dévoiement des règles comptables. Ces clubs s'autofinancent et ont besoin d'un nombre important de rencontres pour arriver à équilibrer leur budget. Les matchs internationaux viennent parasiter ce bel équilibre et ôter de leurs rangs leurs meilleurs éléments, qu'ils continuent à salarier alors qu'ils sont mis à disposition de l'équipe nationale qui n'intervient ni dans leur formation, ni dans le financement de leur carrière. C'est pourquoi ils demandent l'allègement du calendrier international, les tournées d'automne et d'été, sportivement inutiles, qui n'ont d'autre fin que d'assurer un financement pour les fédérations ayant opté pour l'autre organisation, soit les nations de l'hémisphère sud.
- Car, les Fédérations ont en charge directe les équipes nationales ; dans la tradition de l'hémisphère sud, cet impératif domine tous les autres, notamment celui d'une saine gestion économique et financière du rugby professionnel ; ce sont elles qui gèrent le professionnalisme, sans déléguer ni abandonner la moindre parcelle de leurs pouvoirs à une organisation tierce plus spécialisée en ce domaine. Elle a donc crée un nombre très limité et élitaire de "franchises professionnelles" régionales, dernier échelon avant l'équipe nationale. Elle gère donc les contrats de sponsoring et de droits TV, passe directement les contrats des joueurs internationaux qu'elle "rétrocède" à des franchises, tout en définissant strictement leurs axes de préparation en fonction des exigences du sélectionneur national. Ce système pyramidal, de type militaire, maximalise avec succès la réussite de l'équipe nationale au plan international.
Par contre, il est d'une grande faiblesse en accroissant la dépendance de ces Fédérations aux financements privés, notamment pour les droits TV, le sponsoring et la gestion financière d'un système fort dispendieux : ne voit-on pas actuellement la fédération néo-zélandaise vendre les droits commerciaux de la marque "all black", pour plusieurs décennies, afin d'assurer son financement, avoir recours à des fonds d'inestissement privés rapaces, pour lesquels on le sait bien tout investissement doit être rentabilisé. Le danger d'une organisation aussi centralisée et monolithique, c'est qu'un défaut de la Fédération est gage de faillite pour l'institution ; d'où la nécessité pour ces fédérations de multiplier les matchs internationaux, avec ces tournées d'automne et d'été sans saveur depuis la création de la coupe du monde, et des épreuves continentales, où se multiplient au-délà du raisonnable les rencontres entre les mêmes acteurs (par exemple, en Rugby Championship, les équipes nationales se sont rencontrées jusqu'à trois fois pour une même épreuve dans un très bref laps de temps !)
Les deux systèmes présentent avantages et inconvénients, en fonction des priorités définies ; ils découlent d'une tradition historique qui a fondé le développement du rugby national et du professionnalisme. Si les règles ne sont pas intangibles, elles sont tellement ancrées qu'il est difficile de les faire évoluer. Au football, sport professionnel par excellence, infiniment plus développé, ce sont les impératifs commerciaux et financiers qui triomphent. Mais malheureusement de façon incontrolée, qui conduit à l'extravagance des sommes investies ; pour se maintenir, grandes épreuves et grands clubs cèdent leurs droits commerciaux à des sociétés d'investissement spécialisées ; et pour les plus prestigieux d'entre-eux, ce sont des états (pétroliers) qui prennent leur contrôle et gèrent leur politique sportive, les intégrant comme une branche de leur politique étrangère.
Mais ce sont là des préoccupations de nantis et de riches, aspirés dans la spiralee délirante d'une surenchère permanente, folle et incontolable ! L'ambition des fédérations sud-américaines est bien plus modeste mais ambitieuse cependant, puisqu'elle se fixe le but de faire simplement exister et connaître ce sport dans un environnement peu favorable.
Club | Date | Couleurs | Stade | Siège | Staff | Site et logo | Propriétaire |
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Cafeteros Pro |
2020 | Medellin (Colombie) |
Rodolfo AMBROSIO head coach José Manuel DIOSA GOMEZ Sebastian MEJIA GIL assistants |
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FecoRugby |
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Cobras Brasil XV |
2020 | vert et jaune | A confirmer Bruno José Daniel |
Santo André Sao Paulo |
Emiliano Bergamaschi Head Coach Fernando Portugal Portugal Entrenador João Luiz Da Ros Entrenador |
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Confederação Brasileira de Rugby |
Jaguares XV
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2021 | orange et noir | Stade José Amalfitani (49 540 places) |
Buenos Aires | Carlos Ignacio Fernadez Lobbe Head Coach Julio Cesar Garcia Juan De La Cruz Fernandez Assistants Coach |
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Unión Argentina de Rugby |
Olimpia Lions |
2020 | noir et blanc | Estadio Héroes de Curupayty | Av. Mariscal López 1499, casi Gral. Santos, Asunción (Paraguay) |
Raul Perez Head Coach Miguel Castelli Entrenador Defensa Diego Ternavasio Entrenador Backs/Analisis |
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Club Olimpia |
Penarol Rugby |
2020 | jaune et noir | Stade Charrúa (14 000 places) |
Montevideo | Pablo Bouza Head Coach Oscar Duran Coach Guzman Barreiro Assistant Coach Federico Izeta S&c Coach |
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Fédération uruguayenne de rugby à XV (51%) |
Selknam |
2020 | rouge et blanc | Stade national Julio Martínez Prádanos (47 000 places) |
Santiago du Chili | Nicolas Bruzzone Head Coach Federico Todeschini Entrenador Agustin Rodriguez Entrenador Ricardo Cortes Entrenador |
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Fédération Chilienne de Rugby XV |
